La purification de l'eau à petite échelle, un grand défi !
On a pas mal d'expérience dans l'épuration de l'eau à grande échelle. Récemment, nous avons par exemple mis en service une nouvelle installation sur notre site de distribution à Hal. Après ces gros volumes, nous étudions maintenant aussi les possibilités de travailler à plus petite échelle.
Petits volumes, grands défis
Nos plus de 500 magasins propres (Colruyt, OKay, Dreamland, Bike Republic...) représentent 30 % de notre consommation d'eau. Il y a donc un gain important à réaliser à ce niveau. Lize Linclau : « L'étalement géographique et les petits volumes apportent leur lot de défis. C'est la raison pour laquelle ce projet a été confié à notre département R&D. »
« La technologie disponible sur le marché porte essentiellement sur l'épuration d'eau à grande échelle. Nous étudions s'il est intéressant d'un point de vue économique d'adapter cette technologie à nos plus petits volumes. Une autre exigence importante consiste à pouvoir contrôler en temps réel la qualité de l'épuration. »
D'une eau de pluie à une eau potable
Dans nos magasins, nous utilisons actuellement déjà l'eau de pluie pour alimenter les toilettes. Mais une partie de cette eau reste inexploitée. Un magasin dispose en effet d'une vaste surface de toit qui permet de recueillir une grande quantité d'eau de pluie. Comment en faire bon usage ?
« Deux projets sont actuellement en cours pour répondre à cette question. Dans notre centre de distribution d'Ollignies (Hainaut), nous épurons 5 m³ par jour. À titre de comparaison, l'installation de Stroppen, notre site de transformation de la viande, traite une telle quantité toutes les heures. »
Un test est par ailleurs également en cours au Bio-Planet de Roeselare. Le volume traité y est encore plus faible. « Nous épurons l'eau de pluie afin qu'elle soit de qualité équivalente à celle de l'eau potable. Cependant, nous ne la proposons pas encore en tant que telle. Avant de pouvoir passer effectivement à l'implémentation, nous devons encore suivre tout un parcours de validation. »
À la recherche d'une solution uniforme
« Nous recherchons une solution globale qui fonctionne partout, afin de ne pas devoir effectuer une telle étude pour chaque site. » Standardisation, Plug & Play, robustesse mais aussi modularité sont donc les critères de base. L'eau de pluie provenant d'une région agricole ou d'une zone en bordure d'autoroute ne contient pas les mêmes éléments.
Le business case est quelque peu plus simple pour les sites combinés, notamment un magasin Colruyt situé à côté d'une succursale Dreamland ou Bike Republic. « Nous pouvons alors traiter des volumes plus importants. Nous tenons également compte de nos projets de magasin incluant la construction d'appartements ou d'habitations ». Nous n'excluons pas non plus les collaborations. « À Veurne, le nouveau site industriel Suikerpark disposera de deux circuits d'eau de qualité différente. Nous voulons y utiliser notre eau de pluie à bon escient. » Une opportunité à saisir.
Une nécessité pour nous
De nombreux fournisseurs se demandent pourquoi nous tenons à travailler à si petite échelle. Lize : « Nos efforts dans le domaine de l'eau reposent tout d'abord sur "notre conviction" qu'il s'agit là d'une nécessité. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. »
« L'efficacité économique est bien sûr toujours à prendre en considération, mais la nouvelle installation de traitement de l'eau au centre de distribution de Dassenveld n'aurait jamais vu le jour si la direction n'avait regardé que les chiffres. Un distributeur qui s'engage dans le domaine de la durabilité doit adopter une approche holistique, dans un contexte plus large. »